AZUR – Revue poétique d’expression provençale
publiée par la Maintenance de Provence du Félibrige
TRADUCTION DU DOSSIER DU NUMERO 6 (mars 2022)
HOMMAGE À SERGE BEC (1933 – 2021)
« Chère amie, vous seriez bien aimable si vous pouviez écrire quelque chose sur Serge
Bec pour Azur. »
Comment refuser au mèstre en gai sabé qui dirige cette revue poétique de langue
provençale bilingue dont il est l’initiateur et qui de plus, est, lui aussi, poète ?
Et j’acceptai, bien que le numéro 324 (mai-juin 2021) de la Revisto du Félibrige eût
salué le décès de l’homme de lettres d’exception que fut Serge Bec, lou Pouèto dóu
Leberoun.
Son Luberon, il en était issu et pétri. De cette âpre terre mêlée de pierres jaillit la riche
langue naturelle venant du berceau, héritée de ses aïeux, celle qui exprime ses doutes,
ses révoltes, ses fidélités, son amour de la nature, de la femme, de l’amour fou de la vie.
De son petit coin longeant le Calavon à l’ombre de l’échine protectrice bleue du mont
tutélaire où il se repliera toujours après quelques éloignements de nécessité (profession,
armée), comme le géant Antée touchant le sol pour retrouver force. Parti de son endroit,
il s’éloigne et plane sur toute la terre, mesurant le monde, fraternisant avec l’humanité,
cœur et esprit ouverts, touchant à l’universalité. De cette terre de résistance qui l’a, à sa
façon, engendré, il cherche à en dévoiler les mystères charriés du tréfonds du néant des
âges : vestiges de légendes, histoires, drames, rêves, fantasmes, cauchemars grouillant
d’un bestiaire fantastique, alors, d’ombre et de lumière de cette glèbe, jaillit, source
débridée, son verbe. Souffle neuf. Poésie nouvelle.
Bien sûr on pourrait la penser peu aisée à aborder.
Comme les eaux impétueuses d’un Calavon enragé, Serge Bec a rompu les codes d’une
poétique ancienne, submergeant le lecteur troublé dans un tourbillon d’images vibrantes,
métaphores, sonorités, rythmes, mots choquants, pensées sombres, et tout cela en
provençal !
Mais qui était cet écrivain d’élite ?
Il naquit le 27 août 1933 en cité comtadine de Cavaillon (Vaucluse). Sa jeunesse se
déroula à Cazeneuve sur les rives du Calavon (ou Coulon, nommé ainsi à l’aval de
Cavaillon) dans le moulin des Ramades, celui de la lignée des meuniers de ses aïeux
paternels. Comme son illustre voisin de Ménerbes à l’ubac du Luberon, fils de meunier
aussi, Clovis Hugues (1851-1907), majoral du Félibrige (Cigalo de Durènço) en 1898,
député de Marseille puis de Paris, il adoptera les idées de justice, fraternité et liberté.
Toujours dans le domaine de la farine, si, du côté des Bec ils tenaient le moulin dans la
vallée, sur les hauteurs, du côté de sa mère Marcelle Escouffier, dynastie de boulangers,
ils tenaient le fournil de Viens, petit village où Serge se retirera à la fin et où il retrouvera
son épouse pour son dernier sommeil.
Dans sa jeunesse il sortit peu car de santé délicate, mais ce fut pour lui l’occasion de
dévorer un grand nombre de livres, faim de lecture qu’il conservera. Ceci, toutefois, ne
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l’empêcha pas d’aider à faire tourner le moulin, charger les sacs de blé lorsque ce fut
nécessaire en 1955 et 1956, ce qui ne lui déplaisait pas.
Tout d’abord écolier de la communale, laïque, il poursuivit ses études secondaires à Apt,
plus attiré par la littérature ou la philosophie que par les mathématiques.
Bachelier (mention bien) en 1951, c’est à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence où il
suivit les cours du professeur Pierre Colotte qui lui fit découvrir la poésie des
troubadours, qu’il obtint un certificat de langue et culture provençales (en graphie
mistralienne).
Sa mère l’encourageait vers le professorat, mais lui rêvait de journalisme, ayant tenu
une petite chronique dans le quotidien Le Dauphiné. Il s’inscrivit donc à l’École
supérieure de journalisme de Paris et à celle des hautes études sociales, tout en étant
surveillant, « pion », afin de gagner quelque argent. Vie d’étudiant bien agréable, mais
que l’arquin sursitaire dut quitter pour l’uniforme de soldat pendant vingt-sept mois, de
1958 à 1960. Il se retrouva à la base d’aviation de La Senia, proche d’Oran, en Algérie,
au temps du « maintien de l’ordre » ainsi que l’on disait alors.
De cette période de pacification il se souviendra comme d’un méchant trou noir empreint
d’un désespoir profond d’où émergea une éclaircie en 1959 lorsque, bénéficiant de
quelques jours de permission, il épousa sa belle Marseillaise, la maîtresse d’école Anne
Demars, muse, lumière et amour de toute sa vie. Deux beaux enfants, Olivier et Laurence
viendront illuminer le foyer.
Afin de résister, là-bas, lui qui haïssait la guerre, il se réfugia dans la lecture, en
particulier Albert Camus et Jean Giono qui, selon lui, jetaient une sorte de passerelle
entre les deux rives de la Méditerranée.
Pourtant un article d’Arts et Spectacles signé de Giono, véritable tissu de mensonges
contre Frédéric Mistral et le Félibrige, le fit bondir.
Sa probité, son sens de la justice, voici que de son vaillant cœur exalté, courageusement,
il les exprima dans une Lettre ouverte à Jean Giono publiée.
En voici un extrait : « Vous avez eu le front des ignorants, vos paroles et votre arrogance
dénoncent une malhonnêteté intellectuelle et professionnelle… »
Il est vrai que Giono n’appréciait pas la lengo nostro, le patois de la famille de Serge,
langue naturelle et vivante, la langue d’amour de sa terre.
Comme dans nombre de familles, il y a peu de temps encore, normalement, entre eux
ou en société, ses parents parlaient provençal même s’ils s’appliquaient à s’adresser aux
enfants en français, langue de promotion sociale.
La révélation que son « patois » était une véritable langue pouvant exprimer toutes
sortes d’émotions, pour Serge, se fit à la lecture de La mióugrano entre-duberto (La
grenade entrouverte) du primadié, co-fondateur du Félibrige, le poète d’Avignon
Théodore Aubanel. Serge avait 17 ans. Il en fut stupéfait tout comme son ami Pierre
Pessemesse, et tous deux se mirent à l’étude des auteurs provençaux et des troubadours.
Avec enthousiasme ils adhérèrent au Félibrige et fondèrent l’Escolo dóu Luberoun école
félibréenne qui, hélas ! fut de courte durée.
Les deux camarades écrivaient textes, poésies, et petites pièces de théâtre qu’ils
interprétaient sur les places des villages ou sous les porches des églises.
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La cueillette des cerises leur rapporta quelque argent qui finança leur premier recueil de
poèmes écrits à deux mains (ou quatre !) chez l’imprimeur Aubanel, Li graio negro (Les
corneilles noires).
Bien qu’ayant fait la une du journal Le Méridional, cette poétique nouvelle, néo-
surréaliste, un peu rebelle il faut l’avouer, ébranla certains félibres peu préparés à la
recevoir, et ce dans un milieu plutôt traditionaliste. Ils ne comprirent pas cette vision
poétique, tourbillon d’images, rythmes, mots jugés scabreux et ils boudèrent les deux
jeunes poètes.
Dépités, ces derniers se tournèrent vers l’écrivain occitaniste Robert Lafon à qui leur
professeur Claude Liprandi avait parlé de leurs écrits. Robert Lafon et l’Institut d’Études
Occitanes leur firent bon accueil et les deux compagnons passèrent à l’I.E.O. et à la
graphie normalisée, choix pourtant douloureux pour Serge qui le vécut comme une sorte
de reniement.
Journaliste à Toulon pour Var Matin et Var Magazine, à Marseille pour Le Provençal et
Le Méridional dont il sera chef d’agence à Orange, il rédigea des articles pour quotidiens
et revues régionales ou nationales, dans des registres fort divers : critique d’art (la
peinture, son autre passion), criminologie, politique… en langue française qu’il
appréciait tout autant. La langue provençale, elle, est réservée au sacré : la poésie.
Homme de conviction politique de gauche, il fut élu en 1977 au conseil municipal d’Apt,
sa ville, en charge de la culture où il œuvra avec succès.
Après avoir tenu un portefeuille d’assurances durant une dizaine d’années, activité peu
enthousiasmante pour lui, en 1980 il entra au Parc naturel régional du Luberon, à Apt,
où il prit sa retraite, en qualité de directeur-adjoint.
En 1977, avec son ami Claude Agnel, ils firent paraître un journal Le Pays d’Apt,
rayonnant sur leur terroir.
Parmi les nombreuses œuvres, publiées dès sa jeunesse, plusieurs furent récompensées,
comme le second recueil des Cant de l’èstre fòu (Chants de l’être fou) en 1957, couronné
du prix Aubanel que, par honnêteté, il dut refuser ; Sesoun de guerro (Saison de guerre)
en1991, Grand Prix Antigone de Montpellier ; Balado pèr Lili Fong (Ballade pour Lilly
Phong) en 1969, Prix Calendal des Jeux floraux de langue catalane ; Siéu un païs (Je
suis un pays) en 1980, prix Pétrarque ; Pouèmo de la Clarenciero II (Poèmes de la
Clarencière II) en 1998, Prix Pinatel de l’Académie de Marseille ; Saume dins lou vènt
(Psaume dans le vent) en 2009, Grand Prix littéraire de Provence.
Il est certain qu’avec le temps, les rencontres, les expériences et les chagrins, s’opéra
une évolution dans son expression poétique pourtant toujours puissante, érotique, tout à
la fois violente et en quête de paix, comme hachée où la lutte entre lumière et ombre,
vie et mort, laisse la part la plus belle au doute, au dérisoire, à la tragédie, à la révolte et
au néant.
S’il est vrai que, comme l’affirme Théodore Aubanel, « quau canto soun mau, encanto »
(qui chante son mal, enchante) du désarroi qui l’accabla à la maladie de son épouse, il
s’avère qu’il en naîtra des vers d’une force presque sauvage d’amour meurtri, vers qui
ne peuvent que nous émouvoir profondément. Désespoir, rage et espoir se mêlent dans
Suito pèr uno eternita (Suite pour une éternité) publiée en 2002, tout à la fois en français,
en allemand et, bien sûr en provençal (graphie mistralienne). Car le Provençal d’élite
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qu’était Serge Bec, sa langue, il la parlait, la vivait, l’écrivait avec amour et il revint à
cette graphie en 1980 après vingt ans d’abandon, ce qu’il reconnut lui avoir déchiré
l’âme.
Avec Siéu un païs (Je suis un pays), publié chez Édisud, courageux et honnête, il s’en
expliqua dans sa sincère et fameuse Letro duberto is óucitanisto (Lettre ouverte aux
occitanistes).
D’une exigence morale réelle dans la vie comme dans sa poésie il s’exprima : « Parce
que je doute de plus en plus que la graphie normalisée soit la panacée pour reconquérir
la langue dans sa globalité […] Pour rétablir la langue dans son écriture et dans sa
parole de société […]. Il faut s’étayer sur des bases claires pour tous les gens […] qu’il
y ait le plus « d’identité » possible dans la parole transmise jusqu’à ce jour et l’écrit :
une « graphie de parole ». Il écrit un peu plus loin : « […] le centre géographique d’une
région n’est pas nécessairement un critère de référence à une langue » et encore : « Je
me demande […] si nous (c’est à dire les occitanistes1) avions fait un autre choix, celui
de la graphie mistralienne si proche encore de la mémoire du cœur et de la parole ? »
il reconnaît : «.En Provence il n’y a pas de conscience collective émotionnelle
occitaniste […] et la graphie occitane ne s’insère pas dans l’usage parce qu’elle n’a pas
de contenu émotionnel profond […]. En fin de compte, la réalité essentielle d’une langue
n’est pas dans la graphie, mais dans sa parole. Et la poésie plus que tout, doit être une
parole ».
Ainsi, tout est dit.
Serge Bec écrivit pour être fidèle aux siens, par devoir de mémoire et de transmission,
et, tolérant, il publia ensuite dans les deux graphies, parfois dans le même recueil.
Sa réflexion le conduisit à revenir vers le Félibrige en 2005 où nous le retrouvons inscrit
sous le numéro 14376.
Le Félibrige, saluant sa valeur littéraire, le fit maître en gai savoir, grand lauréat des
Jeux floraux septennaux lors de la Santo-Estello d’Avignon-Châteauneuf en 2004,
célébrant les cent cinquante ans du Félibrige. Il eut l’honneur de choisir la reine
Véronique Fabre-Valanchon.
En 2009, à la Santo-Estello de Salon-de-Provence, il est élu majoral sur la Cigale de
L’arc-de-sedo (du premier consistoire), veuve du majoral Marcel Bonnet. Cette
reconnaissance qu’il n’avait pas recherchée (il fallut le supplier de se laisser présenter
au majoralat), certes un peu tardive, lui fut, cependant, douce au cœur.
Serge Bec collabora volontiers à de nombreuses associations littéraires, poétiques,
théâtrales (Président du Centre Européen de Poésie, Poésie dans la cité d’Avignon, etc.)
et ne refusa jamais de participer à des ateliers de lecture ou poésie, d’animer un stage
que ce soit pour des établissements scolaires ou des foyers associatifs. Généreux de son
temps, de son savoir, il venait avec simplicité et gentillesse.
Il fit paraître une quarantaine d’œuvres dont une bonne vingtaine de recueils de poèmes.
Ah ! La poésie !
Consacré poète majeur de la littérature d’Oc contemporaine, on le trouve publié, cité,
félicité dans des articles de revues régionales, Oc, Prouvènço d’Aro, L’astrado, Les
1Note du traducteur ajoutée.
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cahiers du Sud de Jean Ballard, etc., mais aussi nationales : Arts et spectacles, Les
Lettres Françaises, Femme actuelle, Le Monde dont un des journalistes écrivit : « Serge
Bec est sans doute un des plus remarquables poètes de son temps. »
Plusieurs de ses œuvres présentées aux épreuves du baccalauréat, publiées dans des
anthologies de poésies provençales, occitanes ou françaises ont été traduites en langues
étrangères : allemand, italien, espagnol, catalan, portugais, vietnamien, hongrois,
mexicain…
Il s’essaya aussi au théâtre et donna cinq pièces soit en français, soit en provençal.
Le bouc de Monsieur le Maire (1994) ; Lou Gemelage de Betelèn (Pastorale de 1996
qu’il qualifia de révolutionnaire) ; en 2000, le très émouvant Chant pour celle qui est
dans le temps perdu ; en 2001, Le théâtre de la légende des ocres interprété par soixante-
dix acteurs dont cinquante jeunes.
Ses romans nous offrent une vision grinçante, effrayante parfois. On devine le doute qui
tourmente cette intelligence subtile, doute concernant les grandes questions
existentielles : la vie, l’amour, la quête du bonheur, l’humanité, la religion, la mort.
Au fil de ses six romans, surtout en français, on peut suivre l’évolution de son écriture,
de Mémé, je ne veux pas que tu meures ! à Cagole ou La malédiction d’Hadès.
Dérision et tragique se retrouvent dans ses contes.
Parus en 2012 ses Raconte mai vo mens fantastic… o fantasious (Récits plus ou moins
fantastiques… ou fantaisistes) avec douze nouvelles, en sont une belle illustration, de La
casso sóuvajo (La chasse sauvage) qui rappelle La Bèstio de Joseph D’Arbaud, jusqu’au
beau poème Lou plantié de l’Aubre extrait de La soulitudo de l’ome (La solitude de
l’homme) qui clôt le recueil.
L’exaltation vibrante pour sa terre provençale, son Luberon surtout, jaillit dans la
douzaine de livres, d’albums de belle facture comme Luberon, Fêtes en Provence, Le
Luberon vu par les peintres et écrivains, Provence plurielle et singulière, etc.
Il nous confie : « Le Luberon, je le porte sur mes épaules comme un enfant pour mieux
lui permettre de contempler ma vie qui marche en lui. Dans cette passion éprouvée pour
le Luberon il n’y a pas d’explication. Il y a peut-être une mystique […]. Mon désir
flamboyant de la vie, mon utopie de la mort vaincue, la guerre en haine, la faim et la
soif de travailler en homme, c’est toi Luberon […] Luberon de mes désirs d’enfant, de
mes jouissances d’adulte, de mes amours de tout temps. […] Tout dire avec un mot, une
parole. Tout dire avec toi : Luberon ! »
Et il dit tout dans une poésie de création de valeur, contemporaine et universelle, avec
sa langue méprisée, lui assurant défense et illustration, en une parole et une écriture du
cœur. Rassembleur pour rapprocher plutôt que séparer, il publia dans les deux graphies.
Troubadour, il chanta la femme, l’amour et, plus que tout, l’amour pour sa femme,
Annette, à qui il dédia ses plus beaux cris d’espoir, de douleur et de passion. Dans
Pouèmo de la Clarenciero I, nous retiendrons : Femo brounzinouso (Femme bruissante) ;
Femo d’escàmbi clar (Femme d’échanges clairs), Siés prefoundo (Tu es profonde).
Ces quelques vers extraits de Se poudiéu mai (Si je pouvais encore) :
Toi Ô femme qui navigues tous feux éteints
Avec ta seule intuition des écueils
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Et puis ton regard oblique sur Dieu !
Et dans Oda a la femna (Ode à la femme), dédiée « à Annette, la mienne et à toutes les
femmes qui me donnent du bonheur » :
Le dernier signe vivant viendra de toi pour affirmer que la terre est une aurore
La femme, la sienne bien sûr, est le symbole, l’espérance : Anne l’amour Ô l’amour
Dans La romança di sèt fanaus : Éclaire moi, éclaire moi.
Extrait de Memòria de la carn, écrit en Algérie, Bec crie son amour pour elle, scellé
dans une ardente et possessive fidélité, inébranlable :
Tu es ma femme. Ma femme pour aujourd’hui
Et pour demain. Tu es ma femme pour la nuit
Et pour l’aube qui agrandit ses yeux.
Ma femme du commencement. À la fin du temps.
Ma femme
Ainsi qu’il l’avait promis dans le poème Souto la memòri dis óulivié (Sous la mémoire
des oliviers) extrait de Siéu un païs (Je suis un pays) dédié à Louis, son père, à l’issue
d’une sombre fin, le 27 février 2021, mémoire éteinte il revint. « Je mourrai sous la
mémoire des oliviers… Ô nous ne perdrons pas ce pays de parole perdue », et un
douloureux 2 mars, au cimetière de Viens, Serge retrouva Annette pour l’éternité.
Adieu, Ami, s’achève maintenant le temps des questionnements, du doute, des angoisses,
celui de la violence des hommes et de la vie.
Dans la paix des aubes claires du Luberon, seul ton chien s’agite pour t’entraîner sur les
sentes sauvages, toi le chasseur en quête de vérité, d’amour, de liberté, d’humanité, toi,
le POETE DU LUBERON.
Serge Bec : né à Cavaillon (84) le 27 août 1933
Décédé à Castelnau-le-Lez (34) le 27 février 2021.
Majorale Claudette Occelli-Sadaillan – Cigale d’Irlande.